Tensions diplomatiques : Le Gabon et L’Angola nagent en eau trouble.

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

La décision du Gabon de rappeler son ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire accrédité en Angola sonne-t-elle le début d’une crise diplomatique entre les deux Etats ? C’est la question que peuvent se poser plus d’un, surtout quand on fait une rétrospective et que l’on regarde l’actualité qui a prévalu entre les deux Etats.

Le 15 décembre dernier, à en croire le média de presse en ligne ‘’Gabon review’’, le ministre des affaires étrangères a, via une missive, procédé au rappel de son ambassadeur d’Angola « pour consultation ». Une décision qui n’a eu pour effet que de jeter de l’huile sur le feu.

En effet, l’Angola reproche au Gabon, d’une part, de n’avoir porté un intérêt aucun à l’événement lié au 48e anniversaire, marquant son accession à la souveraineté internationale. La manifestation qui se déroulait Libreville, le 10 novembre dernier, n’a guère reçu la présence d’une quelconque autorité gabonaise.

D’autre part, Luanda pointe du doigt au manque de considération dont a fait montre OLIGUI NGUEMA lors sa tournée sous régionale visant à justifier le coup d’Etat du 30 août. Le président de la transition du Gabon, n’a guère daigné rencontrer son homologue angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço.

En outre, le Gabon s’insurge, tout d’abord, contre la prise de position de l’ambassadeur angolais qui a officieusement condamné l’acte posé par le CTRI, apprend-on du journal précité. Par ailleurs, la décision unilatérale du président en exercice de la CEEAC, Gilberto DA PIEDADE VERISSIMO, de délocaliser le siège de ladite institution de Libreville vers Malabo en outrepassant totalement les lois en vigueur a contribué à exacerber les tensions entre les deux pays.

Enfin, le récent vote de l’Angola au sommet de Djibloho, en vue de maintenir les sanctions sur le Gabon n’aura pas servi à arranger la situation entre Libreville et Luanda.

Ce bras de fer qui oppose le Gabon à l’Angola interpelle l’opinion sur le niveau d’ingérence que peut avoir une institution dans les affaires internes d’un Etat. Aussi, cela soulève, entre autres, le problème de stabilité de la sous la région. Vivement que les tensions entre les deux puissent s’estomper rapidement pour la cohésion de la sous région.  

Une sagesse africaine dit : «On est plus le fils de son époque que le fils de son père. »

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