Des inondations massives ont récemment frappé Dubaï et d’autres pays du Golfe, causant des pertes humaines et des dégâts matériels importants. Oman, en particulier, a enregistré 19 décès dus à ces pluies torrentielles. Au cœur de la controverse, une théorie largement répandue sur les réseaux sociaux suggère que les Émirats arabes unis (EAU) pourraient être à l’origine de ces précipitations massives à travers des opérations de géo-ingénierie.
La géo-ingénierie est une technique qui vise à modifier les conditions météorologiques, souvent en utilisant l’ensemencement des nuages. Selon François Gemenne, une des théories en vogue impute les inondations à une opération de ce type qui aurait mal tourné. Les Émirats auraient tenté de provoquer des précipitations artificielles via l’ensemencement des nuages, mais l’opération aurait dépassé les attentes, déclenchant des pluies torrentielles.
L’ensemencement des nuages consiste à répandre dans les nuages des substances comme l’iodure d’argent ou des cristaux de sel, ce qui encourage la formation de précipitations. Cette technique est fréquemment utilisée pour lutter contre les sécheresses ou pour prévenir des événements météorologiques indésirables comme la grêle. Elle est également employée pour assurer de bonnes conditions lors d’événements majeurs. Par exemple, la Chine a utilisé l’ensemencement des nuages avant les Jeux olympiques de Pékin pour réduire la pollution atmosphérique.
Cependant, les experts restent sceptiques quant à la théorie de la géo-ingénierie comme cause de ces inondations. D’une part, le gouvernement émirati nie avoir mené de telles opérations. D’autre part, les précipitations étaient déjà prévues par les modèles météorologiques. De plus, les experts soulignent qu’il semble improbable qu’une seule opération d’ensemencement des nuages puisse provoquer des pluies d’une telle ampleur. L’explication la plus probable réside dans le changement climatique, car une atmosphère plus chaude retient davantage d’humidité. Pour chaque degré Celsius de température en plus, la teneur en eau de l’atmosphère augmente de 7%.
La controverse est alimentée par le fait que ces inondations sont extrêmement rares à Dubaï et par le recours régulier des Émirats Arabes Unis à l’ensemencement des nuages depuis une vingtaine d’années. Néanmoins, de nombreux autres pays utilisent également cette technique, y compris la France, pour réduire le risque de grêle dans les vignobles.
Le débat continue de susciter l’intérêt sur les réseaux sociaux, mais il est important de rappeler que les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents dans un contexte de changement climatique mondial. Les experts appellent à la prudence avant de tirer des conclusions hâtives, tout en soulignant la nécessité de comprendre et de s’adapter à ces phénomènes pour minimiser les risques futurs.