Bassin du Congo : Un poumon vert en plein calvaire.

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Une étude récente commandée par la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) révèle un sous-financement alarmant pour la protection de l’environnement dans le bassin du Congo, le deuxième plus grand bloc forestier mondial.

Entre 2017 et 2021, les financements destinés à la foresterie et à la protection de l’environnement dans le bassin du Congo n’ont totalisé que 40 millions de dollars, soit plus de 24 milliards de FCFA. En comparaison, l’Amazonie a mobilisé un milliard de dollars sur la même période, reléguant ainsi le bassin du Congo au dernier rang des trois forêts tropicales les plus financées, derrière l’Amazonie et le Mekong-Borneo.

Les procédures administratives lourdes et les problèmes de gouvernance sont identifiés comme les principaux obstacles à l’attractivité des investissements dans la région. Selon Chouaibou Nchoutpouen de la Comifac, les projets sont souvent mal élaborés en raison de l’exclusion d’experts compétents, ce qui rend leur financement difficile à obtenir.

De plus, l’insécurité persistante, notamment les rébellions et les guerres dans certains pays de la région, décourage les investisseurs potentiels. Jonas Kemajou Syapze du WWF souligne également que les engagements financiers pris lors de la COP 26 à Glasgow n’ont pas été honorés, ce qui soulève des inquiétudes quant à la véracité des promesses de financement.

La sous-financement du bassin du Congo, qui abrite près de 180 millions d’hectares de forêt tropicale, pourrait avoir des répercussions graves sur la biodiversité mondiale et les objectifs climatiques. Ces forêts jouent un rôle crucial dans la séquestration du CO2 et abritent les plus vastes tourbières tropicales du monde.

Pour remédier à cette situation, la Comifac et le WWF ont signé un mémorandum de collaboration visant à renforcer la gouvernance des initiatives de financement climatique et de la biodiversité. Des mécanismes d’autofinancement sont également envisagés, notamment la création d’un fonds fiduciaire forestier durable et l’émission d’obligations forestières pour les paiements de services écosystémiques.

Malgré les défis, l’atelier tenu à Douala vise à trouver des options de financement pour alimenter ces initiatives et à fixer une feuille de route pour mobiliser des fonds dans les pays membres de la Comifacs.

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