Transition : Oligui Nguema outrepasse t-il les lois en quatre mois seulement ?

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

En dépit du recours déposé auprès de la cour constitutionnelle par l’avocat Ange Kevin Nzigou suite aux nominations irrégulières du 17 janvier dernier violant par la même occasion la charte de la transition, le Général Brice Oligui Nguema semble ne pas prendre au sérieux la démarche entamée par le juriste gabonais.

Ce lundi 22 janvier 2024, le président de la transition a convoqué un conseil des ministres auquel participeront tous les membres du gouvernement récemment nommés par décret présidentiel. Cependant ces assises gouvernementales souffrent d’une certaine irrégularité du fait de la contestation des nominations de deux (2) ministres nommés le 17 janvier 2024.

En effet, selon l’article 35 charte de la transition « Le Président de la Transition remplit les fonctions de Chef de l’État. Il est le Ministre de la Défense et de la Sécurité. Il veille au respect de la Constitution et de la Charte de la Transition ». De ce fait, Ange Kevin Nzigou en sa qualité de juriste et homme de droit a décidé d’introduire une requête auprès de la cour constitutionnelle afin que la charte de la transition soit respectée suite aux nominations sporadiques des ministres de l’intérieur et de la défense.

De ce qui précède, la loi gabonaise veut que tout texte attaqué devant la Haute juridiction «ne peut être exécutoire tant que le contentieux n’a pas encore fait l’objet de délibération ». Contre toutes attentes, le président de la transition, malgré la procédure toujours en cour du coté de la cour constitutionnelle a toutefois entrepris de convoquer un conseil de ministres ce jour, avec l’ensemble des membres du gouvernement fraichement sollicité aux postes ministériels. Un acte qui pourrait être considéré comme un mépris envers la charte de la transition.

Notons entre autres que cette procédure n’est pas la première du genre. Il y a trois (3) mois de cela, notamment le 09 octobre 2023, la cour constitutionnelle avait dû mettre à exécution la suspension des nominations des parlementaires après la contestation introduite par le juriste publiciste du Copil Citoyen, Rolly Alain Djila.

Une sagesse africaine dit ceci : «Mieux vaut se briser la jambe que briser sa parole. »

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