Niger : Le bras de fer entre Niamey et la CEDEAO. Diplomatie ou recours à la force?

Mplus
Mplus

(Niamey) Quelques mois après le coup d’État du 26 juillet au Niger, le bras de fer entre les autorités militaires qui ont pris le pouvoir et la CEDEAO qui dénonce ce coup de force, soutenue par plusieurs pays occidentaux, s’éternise. 

Le bras de fer entre les pays ouest-africains et le régime militaire qui a pris le pouvoir au Niger se poursuit ce dimanche 10 Décembre, à l’occasion du 64e sommet annuel de l’organisation ouest-africaine où se sont réunis à Abuja au Nigeria, les dirigeants et représentants des pays membres de la Cédéao. Ils ont évoqué la situation du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé à la suite d’un putsch militaire le 26 juillet et détenu par la garde présidentielle depuis cette date. 

Au programme de cette rencontre : rapport des activités de l’année écoulée, discussions à huis clos, ou encore la question sécuritaire et de la transition démocratique dans la sous-région, comme l’indique l’organisation ouest-africaine dans un communiqué publié dimanche 10 décembre.

Autre sujet évoqué lors de ce sommet : Mohamed Bazoum, président déchu du Niger. Élu démocratiquement en mars 2021, le dirigeant a été renversé le 26 juillet 2023 à la suite d’un coup d’État militaire. Son épouse, son fils et lui-même restent à ce jour séquestrés à Niamey, au sein de la résidence présidentielle. 

Omar Touray — Wikipédia
Oumar Touray

“Nous sommes conscients de la situation humanitaire désastreuse au Niger”, a notamment déclaré Oumar Touray, président de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, dimanche 10 décembre. Il assure que “conformément aux dispositions de nos textes communautaires, nous avons accordé un accès humanitaire aux biens médicaux et humanitaires pour le bien de la population. Mais les rapports des agences humanitaires montrent que les autorités militaires au Niger ont entravé l’accès humanitaire”, a-t-il ajouté. 

Au sortie de cette réunion des chefs d’État, la CEDEAO a demandé la « liberation immédiate et sans condition » du président déchu Mohamed Bazoum, tout en maintenant les sanctions décidées contre le Niger au lendemain du coup d’État du 26 juillet dernier.

Une décision que les autorités militaires nigériennes ont accusé, ce mercredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) de participer à un « plan de déstabilisation du Niger » soutenu par des puissances étrangères. Pour le pouvoir militaire, « Le Niger condamne avec fermeté cette nième provocation de la CEDEAO qui est de nature à saper tout effort pour trouver une solution diplomatique et négociée à la situation politique actuelle », a poursuivi le communiqué, ajoutant que « la CEDEAO ne peut, en effet, décider d’une part, la suspension du Niger de toutes ses instances et, d’autre part, permettre à des fugitifs de représenter illégalement notre pays ».

Face à ce bras de fer, la CEDEAO a désigné un groupe de chefs d’État, Faure Gnassingbé, président du Togo, pour engager des discussions avec les autorités militaires nigériennes en vue de convenir d’un chronogramme pour une « transition de courte durée ».

Selon vous, qui sortira vainqueur de ce bras de fer entre le pouvoir militaire et la CEDEAO ?

Share This Article
Leave a comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *