Pascaline Mferri Bongo relaxée par le tribunal correctionnel de Paris : 《elle n’avait pas le pouvoir d’influencer des contrats au Gabon》

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Pascaline Mferri Bongo, fille aînée de l’ancien président gabonais Omar Bongo, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire de corruption passive d’agent public étranger. Malgré son salaire de plus de 2 millions de francs CFA par mois en tant que Haute représentante personnelle de son frère Ali Bongo, alors président de la République du Gabon, elle n’avait aucun pouvoir réel pour influencer l’attribution de contrats au Gabon. C’est l’une des conclusions majeures du jugement rendu le 22 avril par le tribunal correctionnel de Paris.

Selon le tribunal, Pascaline Bongo n’avait pas la capacité de garantir à Egis Route, une société d’ingénierie française, un marché auprès de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), même si la société lui avait proposé des rétrocommissions pour faciliter l’obtention du contrat. La présidente du tribunal a expliqué que la position de Pascaline Bongo n’était qu’honorifique et qu’elle n’avait pas la faculté d’attribuer des marchés publics. De plus, la société Egis Route n’a finalement obtenu aucun marché au Gabon, confirmant ainsi le manque d’influence de Pascaline Bongo.

En dépit de la promesse de 8 millions d’euros de rétrocommissions, le tribunal a estimé qu’il n’y avait aucune preuve que Pascaline Bongo ait utilisé sa position pour influencer l’attribution de marchés. De plus, le trafic d’influence d’agent public étranger n’existait pas en droit français au moment des faits. La relaxe de Pascaline Bongo a été vue comme une victoire par son avocate, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, qui a déclaré que le tribunal avait pris une décision basée sur le droit et non sur des motifs d’opportunité.

La relaxe de Pascaline Bongo met en lumière la complexité des relations de pouvoir dans des régimes politiques où les titres peuvent ne pas correspondre à une réelle capacité d’influence. Malgré son salaire élevé et son rôle officiel, l’ancien pouvoir de Pascaline Bongo en tant que confidente et directrice de cabinet de son père Omar Bongo ne s’est pas traduit en influence auprès de son frère, Ali Bongo, lorsqu’il est devenu président du Gabon.

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