International: La Libye détrone le Nigéria en afrique.

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Le Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique de l’Ouest, connaît une baisse significative de sa production de brut cette année, principalement due aux vols, au vandalisme des pipelines et au manque d’investissements. Ce déclin met en lumière les défis structurels auxquels le pays fait face et souligne la nécessité de diversifier ses sources de revenus.

Selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Nigeria a produit 1,2 million de barils de pétrole par jour en mars dernier, bien en dessous de l’objectif de production quotidienne du gouvernement de 1,7 million de barils pour 2024. Ce manque à gagner a des conséquences économiques directes, comme l’illustre l’économiste Isaac Botti : « Le seul secteur dont nous dépendons encore pour nos revenus s’effondre sous nos yeux. Comment pouvez-vous projeter une production de brut à 1,7 million de barils par jour et lutter pour produire 1,2 million de barils ? Comment voulez-vous survivre ? C’est tout. Plus de 30 pour cent de votre revenu attendu a disparu. »

Un des principaux défis auxquels est confrontée l’industrie pétrolière nigériane est le vol de pétrole brut et le vandalisme des pipelines. Ces actes criminels ont contribué à la perte par le Nigeria de son statut de plus grand producteur de pétrole brut d’Afrique au profit de la Libye. Les tentatives pour endiguer ces problèmes ont échoué, soulignant la nécessité de renforcer les mesures de sécurité et d’investir dans des infrastructures de pipeline plus robustes.

L’insuffisance des investissements est un autre facteur qui limite la croissance de l’industrie pétrolière, comme le souligne l’expert nigérian en énergie Paul Ogwu. Il appelle à des efforts accrus pour revitaliser l’industrie pétrolière et améliorer la sécurité des installations.

Cependant, face au déclin de la production pétrolière, les experts recommandent une réduction de la dépendance aux revenus pétroliers. Isaac Botti plaide pour un retour aux sources économiques traditionnelles du Nigeria, comme le secteur manufacturier et l’agriculture, qui étaient les piliers de l’économie dans les années 1950 et 1960. « Pourquoi abandonnons-nous le secteur manufacturier ? Pourquoi avons-nous abandonné le secteur agricole ? Nous devons y revenir », a-t-il déclaré.

Cette situation met en lumière le besoin urgent pour le Nigeria de diversifier son économie afin de réduire sa dépendance au pétrole. La revitalisation de secteurs comme l’agriculture et la fabrication pourrait fournir une voie alternative pour stimuler la croissance économique et assurer une plus grande stabilité à long terme.

Share This Article
Leave a comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *