Le Zimbabwe lance une nouvelle monnaie.

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Le gouverneur de la Banque centrale, John Mushayavanhu, a annoncé lors d’une conférence de presse le 6 avril que les soldes libellés en dollars zimbabwéens seraient convertis en la nouvelle monnaie, baptisée « ZiG » (Zimbabwe Gold).

Cette initiative survient dans un contexte où le Zimbabwe fait face à l’un des taux d’inflation les plus élevés au monde, officiellement établi à 55% en mars. L’an dernier, le pays avait connu des taux à trois chiffres, ravivant les douloureux souvenirs de l’hyperinflation de 2008, atteignant alors un pourcentage alarmant de 500 milliards.

Les nouveaux billets, ornés de dessins représentant des lingots d’or et des paysages emblématiques du pays, sont destinés à simplifier les transactions financières et à restaurer la confiance dans la monnaie locale. Ces billets, déclinés en huit coupures allant de 1 à 200 ZiG, seront disponibles pour un échange pendant une période de 21 jours.

En parallèle, la Banque centrale a également annoncé une réduction drastique de son taux d’intérêt, passant de 130% à 20%, dans le but de stimuler l’activité économique et de réduire les pressions inflationnistes.

La dévaluation significative du dollar zimbabwéen au cours de l’année écoulée, perdant près de 100% de sa valeur par rapport au dollar américain, a poussé de nombreux Zimbabwéens à préférer les transactions en dollars américains, contribuant ainsi à la volatilité monétaire.

Cependant, des défis subsistent quant à la viabilité de cette nouvelle monnaie. Bien que le Zimbabwe détienne d’importantes réserves d’or et d’autres métaux précieux, les experts doutent que ces réserves soient suffisantes pour soutenir la nouvelle monnaie en cas de fluctuations importantes sur les marchés des métaux précieux.

Le président Emmerson Mnangagwa a inspecté les réserves de la Banque centrale, affirmant que celles-ci comprenaient 1,1 tonne d’or, en plus de 1,5 tonne d’or à l’étranger et des minéraux précieux tels que des diamants. Cependant, ces réserves représentent une fraction de celles détenues par d’autres pays, ce qui soulève des préoccupations quant à la capacité du Zimbabwe à défendre sa monnaie contre les chocs externes.

Malgré ces défis, le Zimbabwe espère que cette nouvelle initiative contribuera à stabiliser son économie et à attirer les investissements étrangers dans son secteur minier, dominé par le secteur informel.

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