Libération de Ike Ngouoni : Un tournant dans le paysage politique gabonais

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Mercredi 3 avril, Ike Ngouoni, ancien porte-parole de la présidence de 2017 à 2019, a été libéré de la prison centrale après avoir passé près de cinq ans en détention. Condamné en 2022 à huit ans de prison pour détournements de fonds publics dans le cadre de l’opération anti-corruption Scorpion, sa libération suscite des réactions mitigées au Gabon.

Accusé d’avoir mal géré plus de sept milliards de francs CFA destinés à financer la communication présidentielle, Ngouoni avait été arrêté en septembre 2019. Ses avocats avaient vigoureusement contesté sa condamnation, la qualifiant d’injuste et déconnectée de la réalité.

La raison de sa libération reste floue, mais beaucoup évoquent une éventuelle grâce présidentielle, bien que cette pratique soit rare au Gabon tant qu’une affaire est en cours. Cependant, un jugement de la Cour de cassation était encore attendu dans quelques semaines pour Ngouoni.

Cette libération s’inscrit dans un contexte où plusieurs hauts responsables emprisonnés dans le cadre de l’opération Scorpion ont bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par Brice Oligui Nguema, le président actuel du Gabon. Certains voient ces libérations comme des gestes politiques visant à marquer une rupture avec l’ancien régime des Bongo et à gagner la sympathie du peuple gabonais.

Pour de nombreux observateurs, ces événements soulignent les complexités du paysage politique gabonais post-coup d’État, mettant en lumière les défis liés à la justice, à la réconciliation nationale et à la lutte contre la corruption. La libération de Ngouoni ouvre également un débat sur la transparence et l’indépendance du système judiciaire au Gabon, ainsi que sur le rôle de la politique dans le processus de réforme démocratique du pays.

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