Diplomatie : Le Burkina Faso, le Mali et le Niger quittent la CEDEAO.

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Dans un communiqué rendu public à la télévision nigérienne, les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé leur départ de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Les trois pays dénoncent des mesures illégales prises à leur endroit et en total violation avec les textes communautaires.

Le dimanche 27 janvier 2023, le porte parole de la transition du Niger a lu à la télévision de son pays un communiqué conjoint émanant des autorités militaires des pays signataires de l’accord du Liptako Gourma qui ont décidé unilatéralement de prendre leurs indépendances de la CÉDEAO.

« Leurs excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goita et le Général de brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’État de la République du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique » peut –on lire dans le déclaration des chefs d’États.

En effet, le trio étatique reproche à l’institution sous régionale ouest africaine, son extrême proximité avec des nations étrangères qui en fait désormais une organisation ne respectant plus les idéaux prônés par les pères fondateurs.

« Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme ». Pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger, « la Cédéao, sous l’influence des puissances étrangères » est devenue « une menace pour ses États membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur ». Lui reprochant de ne leur avoir apporté aucune assistance dans leur lutte contre le terrorisme, les trois pays déplorent que même lorsqu’ils ont décidé « de prendre leur destin en mains », la même Cédéao leur a imposé des « mesures illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables, en violation de ses propres textes ».

Cette sortie de la CEDEAO, par trois des pays dont les militaires assurent la transition, s’inscrit dans le cadre de la souveraineté des États à disposer d’eux mêmes. Par ailleurs, ces trois hommes forts d’Afrique de l’ouest entendent bâtir une véritable alliance basée sur la coopération et l’entente des peuples. Ainsi, l’histoire n’est –elle pas en train de se répéter comme 1975 où des militaires donnaient naissance à la CEDEAO ?

Une sagesse africaine dit ceci : « Ce n’est pas la bouche, mais le pied qui trace le sentier de la parenté. »

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