Economie : 4600 milliards pour 293 projets, le CTRI un comite élu ou transitoire ?

Wilfried Stéphane ALLOGO
Wilfried Stéphane ALLOGO

Le comité pour la transition et la restauration des institutions a récemment décliné son programme titanesque pour les trois prochaines années. En effet, les nouvelles autorités gabonaises comptent investir près 4600 milliards de FCFA sur la période triennal 2024-2026. Un projet qui suscite entre autres des interrogations au regard de la transition qui est sensée prendre fin en 2025.

Le projet d’envergure que compte matérialiser les nouvelles autorités gabonaises sur trois (3) ans dont les principales articulations ont été déclinées récemment comportent 293 projets pour un montant de 4536 milliards de FCFA. Un ensemble d’actions résumé en 5 points principaux incluant par ailleurs le triptyque de l’ancien régime à savoir, le Gabon vert, le Gabon industriel et le Gabon des services.

Cependant, la procédure que le CTRI entend engager soulève, tout de même, plusieurs questions tant sur le plan contextuel que dans les priorités adoptées. En effet, comment réaliser un programme sur trois ans sachant qu’il ne reste que 20 mois de transition ?

De plus, la nouvelle équipe dirigeante s’est engagée dans un processus de désendettement du pays. De ce fait, quoi que 2045 milliards de FCFA seront générés sous fonds propre, il n’en demeure pas moins que 2473 milliards proviendront d’un emprunt. Soit 1276 milliards de FCFA en financement extérieur et 1197 milliards de FCFA en financement privés.

Face à un emprunt aussi colossal, le CTRI ne s’inscrirait-il pas dans l’optique de surendetter à nouveau le Gabon ? pourtant l’un des objectifs des plus hautes autorités était de solder la dette du pays. Ainsi le CTRI ne serait-il pas en train de faire dans l’équation (+1-1) dont le résultat est 0 ?

Pour finir, le comité de restauration des institutions, ne laisserait-il pas le pays toujours dans les méandres de la dette au terme de la transition ? Notons que la déclinaison de ce programme triennal 2024-2026 s’inscrit en marge de la visite de travail effectuer par les émissaires du fond monétaire international (FMI) en terre gabonaise.

Une sagesse africaine dit ceci : « Un acacia ne tombe pas à la volonté d’une chèvre maigre qui convoite ses fruits. »

Share This Article
Leave a comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *